mercredi 23 janvier 2008

Et pourquoi pas ?

(Les premières fois)



La première fois, c'est toujours une angoisse, un étonnement qui se mêle au plaisir, et qui, parfois, le surpasse et le recouvre. Le plaisir et la fierté, c'est après, quelquefois pendant, quand on arrive à être pleinement dedans, ou quand on se voit agir, comme de l'extérieur de son corps, comme en film : « Est-ce bien moi ? »
Alors vite, il faut réintégrer son corps, pour ne pas perdre la concentration, rester dedans, le vivre de l'intérieur.
Et peu à peu la détente arrive, on fait ce qu'on a à faire, les sens décuplés on en goûte chaque instant.
On en sort épuisé, mais heureux et fier.
Avant ou après, rien n'est tout à fait pareil. Parce qu'on a osé, qu'on s'est dit "et pourquoi pas ?" on a franchi le pas, le rêve a pris vie.
Ces moments-là, on les vit si intensément que le souvenir reste, vif et précis, longtemps. Ou parfois au contraire il n'en reste qu'un trou noir, le souvenir ne s'est pas fixé : il faudra du temps pour en retrouver des bribes.

Quelle première fois ? Mais toutes les premières fois ! Toutes les fois qui comptent, dont on s'est fait tout un monde, qu'on a vécu à l'avance des dizaines de fois et qui ne se déroulent jamais comme on l'a prévu.

Le premier baiser, fébrile, dans une voiture... On a pris le temps pourtant, mais je ne savais pas que la première fois on se caressait aussi. Je pensais que flirter c'était rester au-dessus des vêtements. Surprise que ce soit si bien, en-dessous.
La première fois qu'on va plus loin, qu'on «le» fait vraiment : je croyais que ça faisait mal, peut-être, je ne savais pas qu'on pouvait jouir, si vite cette première fois.

La première fois qu'on parle en public, qu'on prend un micro... Je ne savais pas que la voix résonne et tremble autant, quand on s'entend parler.
La première fois qu'on prend l'avion : je croyais avoir peur, pas du tout, c'était trop exaltant de voler !
La première fois qu'on prend le volant : c'est difficile de tout faire en même temps, quelle responsabilité de conduire !
La première fois que j'ai traversé la piscine à la nage, enfant, après bien du mal pour apprendre : ivre de joie et de fierté, j'avais mérité et gagné un nouveau vélo ! Une sensation de liberté immense.

La première fois qu'est l'arrivée d'un enfant : c'est au-dessus de ce qu'on avait imaginé, en douleur et en bonheur d'abord, et puis en tendresse : la première fois qu'il nous regarde, qu'il nous fixe intensément, de ce regard qui nous lie à lui pour toujours... Les premiers sourires, les premiers pas qu'il fait, les premières paroles, les premières découvertes quand il va vers le monde...
On revit et l'on découvre ces premières fois dont on ne se souvient pas soi-même.
On lui souhaite de vibrer à son tour de toutes ses premières fois...

Mon papa vient d'avoir 70 ans, et pour la première fois va faire un vol en montgolfière. Je suis fière et heureuse pour lui.
Et pourquoi pas, Papa ?

Cath-Cathy
01 2008

Photo Luc Viatour. Merci, encore une fois, Luc ! ;-)

A écouter : « Les premiers pas » (et les autres chansons aussi !) de Kandid.
(Merci Nicolas ! C'est quoi le masculin de "petite fée" ?!) ;-)

vendredi 11 janvier 2008

Un an de plus

En quelques jours en ce début d'année, plusieurs de mes amis en prennent... une de plus ! Pourquoi est-ce si important ?

Qu'est-ce qu'un anniversaire, après tout ? C'est vrai c'est un peu vain, ce n'est qu'un chiffre, rien à craindre d'une roue qui tourne... guère plus vite ce jour-là ! Ce n'est rien qu'un instant, qu'une journée où le chiffre bascule, et alors ?

Mais ce jour-là et pas un autre, c'est le jour qui nous est propre, avec lequel on a un petit secret, qu'on lit avec un clin d'oeil sur le calendrier. C'est une joie toute personnelle, unique, teintée d'un peu de nostalgie, d'un peu de sacré aussi, osons-le dire, le rappel d'un événement tel qu'une naissance, et la voir fêtée par d'autres qui y pensent, c'est un vrai bonheur partagé.


Ce jour-là quand c'est le tien, je pense à toi un peu plus, je me réjouis de te le souhaiter, de t'en faire la surprise... que tu espères et attends un peu ! Et je peste de l'oublier, parfois, je l'avoue.

Ce n'est pas tellement une question d'âge : je peux le fêter et le vivre avec toi par amitié... sans même bien savoir le compte ! Mais c'est plutôt une reconnaissance : ce jour-là plus qu'un autre, tu es venu au monde, tu es unique. Et je suis heureuse de te connaître.

Je m'amuse et je m'emmêle de vous voir si rapprochés sur le calendrier ces jours-ci. Est-ce que tout cela aurait un sens ? Fadaises des tentations astrologic'horoscopiques ! Mais va savoir...


Dans le doute, je préfère m'en tenir à... te le dire avec des fleurs !


Heureux anniversaire, ma Véro ! (ce 11 janvier)

et aussi à : Geneviève et Delphine (le 4), babel (le 6), Hélène et Norma (le 9), Danielle (le 10) !

... et Jilber (le 12) !

... et Tryphon (le 14) ! Bise, l'ami : de Yacoubienne à Yacoubien (et le reste...)


Cath

11 01 2008

dimanche 6 janvier 2008

Jours meilleurs

Il y a toujours des raisons d'être en colère, des choses auxquelles on ne peut se résoudre : et alors il ne faut pas se taire. Parce que ça va mieux en le disant, et parce que si on le pense à plusieurs, il y a un espoir, des possibles...

Et puis quelquefois l'horizon s'éclaircit, il y a des jours meilleurs. Alors il faut le dire aussi !

Quelquefois tout ça ne dépend pas de nous... Mais ça n'empêche pas d'être concerné. Des coups de gueule sur ce blog, je n'en ai pas mis beaucoup : un seul vrai, « Rouge colère », (l'autre est un gag). Je voulais y donner une suite. Car cette « rouge colère » touchait pas mal de gens, et surtout, parmi eux, des amis. Ils ont eu depuis des jours meilleurs, des éclaircies : je voulais les partager, le dire aussi. Pour dire que l'espoir n'est pas vain, qu'on peut y croire. Et parce que le mieux tient à eux, à leur courage et leur ténacité, leur refus de se résoudre à sombrer. Et que je suis heureuse pour eux, et fière d'eux.

L'amie assistante de direction n'a pas été virée : elle a eu des précisions sur la redéfinition de son poste et ce qui en était attendu. Elle a obtenu un délai de mise à l'épreuve. Alors elle a mis les bouchées doubles pour réorganiser son travail, et à l'issue de la période d'essai, a été confirmée dans son poste !

Après son problème de santé, l'amie et collègue secrétaire a été nommée à sa demande à un autre poste, pas facile car il s'agit de deux mi-temps différents, dont un où elle a des nouvelles fonctions et pas mal de choses à apprendre, dans un domaine qu'elle découvre. Elle y fait face et s'y adapte bien.

L'ami cadre licencié sans préavis, n'a pas poursuivi son employeur dans une procédure longue et incertaine, il a préféré une négociation amiable, pour mieux tourner la page et faire des projets. A présent il crée son entreprise et va de l'avant.

L'ami qui écrit des articles de journal et n'avait pas de statut, a trouvé un emploi à temps partiel dans un autre domaine, ce qui lui assure une situation moins précaire. Il poursuit parallèlement son activité de rédaction où il est très apprécié.

Un ami dont je n'avais pas évoqué les soucis liés à son travail, a, par son investissement sans relâche toute cette année, confirmé (s'il en était besoin) ses compétences, et conforté la situation de sa société.

Je n'ai pas de nouvelles de tous. Les situations de précarité perdurent, je le vois dans ma pratique de travail social, et le monde du travail est dur et sans pitié : je ne dis pas ici le contraire, et ces exemples le confirment aussi. Mais je voulais simplement vous dire et vous faire un coup de chapeau, à vous et à ceux qui se battent, qui essaient, qui y croient, car il y a des jours meilleurs... et vous les avez bien gagnés !

Pour le reste, je garde mes convictions et ma colère intactes, pour dénoncer ce que je peux.


Cath
janvier 2008

Photos CGP :
- Soleil d'hiver
- « Pour tout l'or du lendemain matin... »

mardi 1 janvier 2008

2008



Comme partout en ce jour on se souhaite à l'unisson de belles et nobles choses (bonheur, amour, santé, prospérité...), je ne vais pas ajouter un écho au choeur, j'en goûte l'harmonie avec vous.

J'aime bien les nombres pairs. Mais celui-ci, 2008, l'est un peu trop : pour entourer ses deux pauvres hublots il n'a que des chiffres pairs ! Cela a un côté carré, programmé, enfermé... qui me chiffonne.

Alors pour 2008 je ne nous souhaite que cette petite chose : laisser la porte ouverte à l'« im- » ! Oui : l'imprévu, l'impromptu, l'impossible, l'imparfait, l'impondérable, l'improbable, l'impensable...
Laissons-nous surprendre et parfois même étonner par l'immédiat, l'imminent, l'impression, l'impulsion.
Laissons-nous toucher par l'impétueux, l'immodéré, l'immense !

Car dans ces instants le souffle de la vie s'engouffre, dans toutes ses directions. Le vivant ne se laisse pas emprisonner : et d'ailleurs, le dernier chiffre de 2008, si on le bouscule un peu, n'est-il pas un symbole d'infini ?..

Bonne année 2008 : qu'elle advienne... ce qu'elle vous sera !

Cath
1 1 2008