mardi 7 juillet 2009

Dernier voyage

avant que de partir
© 2008 g y

"avant que de partir pour ce dernier voyage
plutôt que de compter tous les ans de mon âge
je voudrais partager avec qui le veut bien
ce frêle instant de gloire de frayeur et de doute

approchez vous plus près et tendez bien l’oreille
car je parlerai bas et ne redirai rien
allez chercher du vin décrochez les rideaux
ouvrez grand la fenêtre je veux le ciel encore

les fruits et les gâteaux le soleil de novembre
les voix que j’ai aimées sans toujours les comprendre
je veux me souvenir des plaisirs égarés
de mon premier amour et le goût de ses lèvres

des mains que j’ai serrées des deux mains dans les miennes
des cœurs que j’ai brisés sans désir de le faire
je garde le regret des songes que jamais
je n’ai su partager autant pour mon silence

mémoire de sagesse autant que d’inutile
de ces moments vécus entre deux espérances
à l’ombre d’une vie qui m’a bien peu appris
maintenant la lumière m’éblouit et m’appelle

fétiches emmêlés guirlandes de prières
les dieux qui ont rouillé au fond de mon enfance
ne regardent que moi ce soir je suis le roi
ce soir je veux mourir car je l’ai décidé
"


chanson de Gabriel Yacoub

A écouter ici...

Je pense à mon amour, parti pour enterrer le frère de son père, en Corse ce jour...
Je pense à François, qu'on accompagne en son dernier voyage, là-bas, dans la montagne corse, ce 7 juillet : il part entouré de l'amour des siens...

Merci, Gabriel, pour cette chanson ; et aussi pour la bougie.

Qui a dit que l'écriture de Gabriel parle à l'âme ?..

Cath
7 7 09

6 commentaires:

Réverbères a dit…

Que la lumière les accompagne, chacun dans son voyage… et que ton amour te revienne serein d'avoir accompagné son oncle une dernière fois.

Cath a dit…

Merci...
J'ai eu des nouvelles ce soir : je crois que c'est comme tu dis.

lolodalisk a dit…

"Dernier voyage" est fort et émouvant, et très beau, je t'embrasse et vous envoie mes pensées.
Laurence

Cath a dit…

"Avant que de partir", c'est le titre de la chanson. Une chanson pas triste, mais sereine, dit Gabriel. Je le crois oui.
Merci Laurence...

Anonyme a dit…

Catherine se pencha un peu vers lui pour lui confier sa peine. Alors il la prit par l'épaule et resta ainsi un moment sans rien dire, car il appartenait déjà à un monde de limbes où les phrases sont devenues creuses.
Mais le silence est lourd, plein de ces petits riens qui signifient "je suis là".
Le silence n'est pas le vide.
Puis, obéissant à une vieille antienne qu'il répétait quelquefois, il insista : "soyez heureux, soyez heureux tous les quatre".

Cath a dit…

Merci...
Je sais que tu es là...
:-)