jeudi 30 août 2007

Le silence est une violence


Trêve au milieu du tumulte
Ami de la réflexion et de la solitude
Apportant calme et quiétude
Le silence est une évidence

Compagnon des nuits paisibles
Qu'elles soient de sommeil ou de veille
Lecture, étude ou écriture
Le silence est une présence

Dans l'action et dans l'effort
Le but qu'on poursuit à plusieurs
Ou dans le quotidien des jours
Chacun dans ce qu'il a à faire
Le silence est une confiance

Plus rare à deux aux heures magiques
Où les corps ou les âmes se touchent et se rejoignent
Le silence est une connivence
Le silence est une confidence

Mais quand j'attends tes mots qui ne viennent pas
Quand les miens ne t'atteignent pas
Quand il n'y a pas place pour les dire
Ou quand il n'y a plus rien à se dire
Le silence est une sentence

Quand tu es loin ou pire
Que tout est fini qu'on est seul
Que les mots sont dérisoires, illusoires
Le silence est une souffrance

Et quand il est censure qui bâillonne
Quand il t'oblige à te taire
Que ton opinion n'a pas droit de cité
Quand tu n'as pas de voix, pas la parole
Que tu n'es plus un homme
Au milieu des hommes en folie
Le silence est une violence.



CGP
juillet-août 2007

Photo : meurtrière, Dinant.
Luc Viatour

Merci !

6 commentaires:

franck a dit…

Dans le genre "mots qui vont droit au coeur", tu te poses là !
Très beau texte, parfois dur mais si vrai !
Heureusement qu'il reste aussi les beaux et nécessaires silences....

Cath a dit…

Texte inspiré par cette phrase entendue dans une interview de Maïssa Bey, écrivain algérienne : "le silence est une violence".
J'ai trouvé ça très juste, et j'ai pensé à ce qu'évoquait aussi le silence, pour moi.

Le Hutin a dit…

De jour en jour,quelle fécondité dans la magie du verbe.
Pourquoi notre Catherine ne publierait-elle pas ?

Le Hutin.

Le Hutin a dit…

Lucien-Dominique Casanova ("Couleurs du temps" , "Frontières de l'aube" etc..) qui fut un grand ami de mon père, a écrit "Seuls les poètes connaissent le mot de passe".
Même si Catherine nous le révélait, je pense que le mot de passe, lui,ne fait pas le poète.
Alors on se laisse entrainer; c'est beau tantôt comme une symphonie florale champêtre,tantôt comme une étude,tantôt comme, pourquoi pas? la grêle qui martelle les toits des maisons.

Le Hutin.

Lili-Geneviève a dit…

Cath, ton silence...fait un superbe crescendo....qui nous laisse...sans mot...

Anonyme a dit…

Lire le blog en entier, pretty good