
Pourquoi vivre est-il si difficile, parfois ?
Pourquoi tant souffrir ?
Pourquoi la vie est-elle si dure pour certains ?
Dans la nature, je le conçois, il y a des accidents. Parmi tous les possibles, des essais sont loupés. Dans une poignée de graines semées, certaines ne germent pas. Dans une plantation, certaines pousses ne voient jamais la lumière. D'autres manquent d'eau et de place, s'étiolent et ne se développent pas pleinement. Sur un arbre, certaines branches ne reçoivent plus de sève et se cassent. Parfois un arbuste végète plusieurs années avant d'étendre ses racines et grandir.

Mais pourquoi est-ce si douloureux quand on est humain ? Pourquoi les blessures sont-elles si longues à guérir ? Pourquoi les cicatrices, même invisibles, restent-elles si sensibles ?
« Comme un animal, on est mal... »
Mais l'animal a cette faculté d'oubli qu'on n'a pas. Du moins je l'espère ; pour lui. Ou bien il ne le montre pas. Même si certains animaux ont des traumatismes aussi, les subissent sans comprendre.
Les hommes ne sont pas mieux lotis, malgré toute leur intelligence, leur science et leur pouvoir : ils n'ont pas vaincu la souffrance, la vivent toujours de plein fouet, impuissants. L'expliquer aide un peu, l'analyser peut faire avancer, on a les moyens chimiques de la contourner. Mais son engrenage est puissant, nous attend et nous entraîne, nous fait plonger...
Pourquoi est-ce qu'on continue, pourtant, à s'accrocher et tenir ? Pourquoi, après avoir nagé en eaux profondes, avoir touché plusieurs fonds, à celui-là on donne un coup de talon pour remonter vers la surface ? Comment sort-on de la nuit vers le jour ?

C'est un mystère.
Le courage, la force, l'instinct de survie ?
L'espoir, la confiance en l'avenir, la foi qui déplace des montagnes...
Un regard aimant. Une main tendue, ou qui nous soutient dans le dos. Une joie inattendue qui ouvre la lumière. Les mots qu'il faut, qu'on entend et qui nous parlent, ou qu'on peut dire, enfin.
Rien de tout cela vraiment, mais sans doute un peu tout à la fois. Cela se fait peu à peu, un palier après l'autre, un jour après l'autre.
Les blessures sont toujours là, mais on leur trouve un baume. On masse les cicatrices. Il y a celles qu'on accepte, qu'on finit par assimiler. Il y a celles qu'on n'accepte pas, mais on vit avec, quand même. On les maquille ou on les exhibe, on les néglige ou on les sublime, on s'en moque, on en rit.
La vie nous attend au tournant, elle saura bien nous en faire d'autres...
Mais on sait que demain il fera beau.
« Et qu'il fera bon y être,
Et que si c'est pas sûr,
C'est quand même peut-être... »

Cath
octobre 2007
Photos Cath
Printemps-été 2007 : fleurs de jardin, et statue sur la Somme à Amiens