lundi 8 octobre 2012

Petite Meurthe entre amis


Depuis le temps que je les vois y aller (mes garçons, et toute l'équipe), joyeux et rieurs, et revenir, joyeux et rieurs, même si parfois mouillés, transis, frigorifiés... il fallait bien que j'aille découvrir ce que c'était, le kayak !

Et hop, on se couvre au mieux, avec des précautions dérisoires pour essayer de rester au sec : de toute façon tout sera trempé à l'arrivée ! Et on s'équipe sérieusement, pour la sécurité : on met un casque, qui protège au moins la tête de la pluie, et un gilet de sauvetage, quoique la Meurthe à cet endroit, on y a pied tout du long. Mais l'équipement, ça met dans l'ambiance !

Au départ, c'est une histoire d'équilibre : il faut descendre la berge glissante en essayant de rester debout, mettre un pied puis l'autre dans le canoë, ça bouge, tout le poids du corps y est, zou, on s'assied ! Et voilà, on y est, on flotte ! Ça paraît déjà un grand pas de fait ! Et puis, on a une pagaie, alors il faut s'en servir : quelques coups de rame et on prend le geste ; c'est magique, ça fait avancer : à droite si on rame à gauche, à gauche si on pagaie à droite, alternativement à gauche et à droite pour aller tout droit !

La rivière est calme, de Fraimbois à Lunéville, il y a juste quelques petits passages avec un peu plus de courant pour nous faire accélérer un peu, nous porter sur l'eau, c'est bien agréable. Quelques écueils nous freinent, bancs de sable ou de gravier, branches en travers, on est tout heureux de passer l'obstacle, à chaque fois.
Presque deux heures sur l'eau, et en oubliant vite les petits désagréments d'être mouillé, de s'engourdir les jambes dans la même position et de se fatiguer les bras de pagayer, on goûte le moment : le calme, le fait de flotter sur l'eau paisible, d'être tout près de sa surface, de la toucher, d'y glisser...

On n'est pas très loin de la route, de la ville, mais c'est un autre monde : la nature, l'eau, la rivière. On glisse le long des berges, en dessous du niveau de la terre ferme et de la route, on est à la hauteur des branches des saules qui se courbent vers la surface de l'eau, on change de repères, on respire... Et immergé dans la nature, on la ressent. On sent que l'homme est peu de chose dans cet univers : ici, on partage le monde des poissons d'eau douce, anatidés et autres ovipares... La faune et la flore sont reines, et cet équilibre fragile inspire le respect, vu depuis notre frêle embarcation...

Je rame, je glisse, et je pense à ces gestes simples que les hommes font depuis la nuit des temps, à travers les âges : de la préhistoire à aujourd'hui, des Indiens, Inuits en canoë, Africains en pirogue, aux pêcheurs et poètes en barque de bois, jusqu'aux kayakistes d'aujourd'hui, les hommes se sont toujours mis assis à hauteur d'eau, avançant à l'aide d'un bâton ou d'une rame, pour se déplacer sur les rivières.
Je partage leur sensation, je comprends leur enthousiasme d'être porté sur l'eau, au fil du courant...

Et à l'arrivée, je quitte le kayak, mouillée, transie, mais... joyeuse et en riant, en songeant à la prochaine fois !



8 commentaires:

Anonyme a dit…

ça c'est une nouvelle ! et puis c'est vrai , tu es assez souple et sportive pour pouvoir faire ça et surtout tu n'es pas timorée . Je crois que je n'aurais jamais pu .
Félix et citations !
Comme il faut bien que je fasse un commentaire ragnagna , quand je pense que ce sont les indiens qui ont appris aux blancs à fabriquer un canoë et que maintenant , ils en sont infoutus .
Well and so .

Anonyme a dit…

Et puis , le titre est amusant , c'est du Cath pur jus .
Dix-Ours a parlé .

Réverbères a dit…

Ah, super ! Ça devait être bien gai (aussi bien que l'écriture qui s'en suivit !).

Mais il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas. Sur un kayak (palindrome bien connu), quand on rame à gauche, on va à gauche, non ??? Je dirais même plus : quand on rame à droite, on va à droite, non ???

Cath a dit…

> Le Hutin, alias Dix-Ours (on t'a reconnu !) : le titre est très bien trouvé, oui ! Mais ce n'est pas de moi ! J'ai repris celui de l'affiche, qui me plaisait bien. (Mais j'aimerais bien savoir qui a trouvé ça !)

> Réverbères : Oui c'était super ! Je dirais même plus : tu devrais essayer ! Ainsi, tu verrais que ramer à droite fait aller vers la gauche (et vice versa)!
(D'ailleurs, toutes les démocraties savent ça...!!!) ;)

Réverbères a dit…

Ben, j'ai quand même fait pas mal de kayak dans ma vie. Pas sur la Meurthe évidemment, mais enfin.

Je maintiens qu'en ramant à gauche - c'est-à-dire en imprimant un mouvement de l'avant vers l'arrière avec la pagaye gauche - on vire vers la gauche et vice-versa. Sur une barque ou en aviron, où on est dos à l'avant, c'est l'inverse. Mais la photo montre bien que tu étais en kayak !

J'aimerais comprendre !!!

Cath a dit…

> La réponse en images, ici :
http://www.youtube.com/watch?v=zWW-a1b-xa0
Je maintiens que tu devrais en (re-)faire ! Tu viens avec nous la prochaine fois ? :)

Réverbères a dit…

Ben oui, c'est évident ! C'est bien ce que je disais !

(Oups, j'étais sans doute sous influence, mais je ne vois vraiment pas de quoi ! Chacun peut se tromper, non ?) ;-)

Cath a dit…

> A la bonne heure ! On va pouvoir monter dans le même bâteau sans aller à hue et à dia (ou pire, à vau l'eau) ! :)