jeudi 26 mai 2011

Point de vue

- C'est un champ sauvage, avec quelques pousses en pagaille...

- Mais non ! C'est un champ cultivé, aux plantations rectilignes !

Question de point de vue : selon l'endroit d'où l'on regarde, la vision diffère totalement.

Ce qu'il en est du champ de maïs est observé ailleurs, dans la vie, tous les jours, dans le champ de la communication.


Combien de fois, lorsqu'on est tenté de communiquer, on ne se comprend pas. L'approche de l'un n'est pas celle de l'autre. La perception dépend souvent de l'angle de vue. En l'ignorant, on persiste dans sa manière de voir, on s'entête et on ne peut se comprendre l'un l'autre.

Or, j'ai raison, mais toi aussi, de là où tu es !

Et si on essayait de se mettre à la place de l'autre, de savoir d'où il parle ?

Si j'écoutais ce que tu as à me dire, et comment tu vois les choses ?

Si on faisait le tour du champ, de ton côté et du mien, avant d'en parler ?


Cath

mai 2011

(Je vous assure que ce sont les photos du même champ !)


11 commentaires:

Réverbères a dit…

Quand tu veux !

Ninise a dit…

et d'ailleurs, l'un a t il raison par rapport à l'autre ?!...
selon le vécu, le ressenti, le point de vue évolue même parfois ! merci pour cet article, j'ai aimé le lire

franck a dit…

C'est très étonnant que tu aies précisément cette reflexion au moment où je lis un livre bien particulier... Je t'en dirai plus bientôt ! Bisous

usclade a dit…

Très belle illustration des pièges de la communication : la subjectivité est partout, l'objectivité nulle part !
:-)

(et heureusement la sécheresse va mettre tout le monde d'accord d'ici peu ! Snifff!)

Réverbères a dit…

Le commentaire d'usclade stimule ma réflexion ! Elle (Il ?) a raison : la subjectivité est partout et l'objectivité nulle part. La nuance que j'apporte est "et c'est très bien comme ça !".

L'objectivité n'a pas de raison d'être dans les relations humaines ou les perceptions que nous avons des autres et du monde. L'être humain ne l'est que parce qu'il est subjectif : "Je pense, donc je suis". Vouloir "objectiver" nos perceptions n'a pas de sens.

La subjectivité qui nous caractérise n'a rien de péjoratif. Au contraire, c'est elle qui fait notre noblesse.

Elle ne rend effectivement pas nos relations faciles, car si on se contente de notre propre subjectivité, on ne verra jamais que notre côté des choses - comme ton texte l'illustre avec beaucoup de justesse.

Ce qui compte n'est donc pas d'être objectif, mais d'enrichir notre subjectivité de celle de l'autre.

Tes photos du champ de maïs en sont d'ailleurs une très belle illustration. On pourrait croire qu'une photo est une vue objective des choses, puisqu'elle fige la réalité. Si c'était le cas, il n'y aurait pas de bons et de moins bons photographes ! Même en photographiant une réalité, ce n'est pas celle-ci qui est figée, mais l'image qu'en a le photographe.

Merci de nourrir la réflexion…

Anonyme a dit…

Toutes ces réflexions - le commentaire original de Cath et les autres - me rappellent ce que j'ai lu récemment sur "Les bijoux de la Castafiore" , et dont je ne m'étais pas avisé. Cet album de Tintin est celui que je préfère ; il n'y a pas de galopades autour du monde, pas violence , de bandits ni même de voleurs . Tout se passe au château et c'est à crever de rire avec tous les quiproquos.
Dans cet album , avec les "ciel mes bijoux!" il est surtout question de communication et justement les personnages ne communiquent pas ou ne se comprennent pas .
On y voit les télégrammes contradictoires ,les journalistes qui racontent n'importe quoi , induits en erreur par Tournesol qui est sourd et comprend tout de travers,les photographes indélicats qui passent inaperçus, la télévision , la future télévision en couleurs de Tournesol qui est surréaliste , l'inefficacité de la police (les deux Dupondt), la Castafiore qui entend sans écouter parce qu'elle s'en fout ,le marbrier qui finit par venir et le capitaine Haddock provoque alors l'ultime catastrophe du livre .
Jusqu'au perroquet offert par la Castafiore et qui passe son temps à dire "allôôô , j'écoute" .
A lire sans modération .
Le Hutin tintin .

Cath a dit…

> Ninise : merci ! Tu as tout-à-fait raison, le point de vue évolue selon ce qu'on vit, et prend sens à la lumière de ce qu'on est. Je suis souvent surprise qu'on l'oublie, et qu'on se batte alors pour du vent... Mais c'est mon point de vue !

> Franck : quel livre ? Dis-m'en plus ! Bisous. :)

> Usclade : merci ! La sécheresse, tu es sûr, c'est ce que dit ta grenouille ? ;)

Cath a dit…

> Réverbères : merci de cette réflexion qui approfondit la mienne. Une certaine objectivité est parfois nécessaire, pour oeuvrer ensemble ou parler de la même chose : elle est le fruit de valeurs communes, par formation ou sensibilité. Mais je crois qu'on peut se comprendre aussi avec des points de vue différents, il faut essayer de les repérer : quelquefois, ce qu'on énonce ne parle pas vraiment de l'objet en question, mais de soi-même en fait !
Les commentaires politiques caricaturalement opposés, après un discours par exemple, me font toujours sourire : les tenants du même bord vont trouver le discours très bon, répondant aux attentes des citoyens ; les opposants vont le juger mauvais, n'y répondant absolument pas ! Si c'est si convenu, à quoi cela sert-il de le dire alors ? C'est qu'on ne parle pas vraiment du discours, en réalité : tous ces mots creux ont une fonction : on renforce le sentiment d'appartenance à une tendance, on rallie les militants, et si possible on essaie d'en convaincre d'autres...
Etc, les exemples sont nombreux !

> Le Hutin : Il faut relire la Castafiore alors ! ;)

Anonyme a dit…

Jolie métaphore des multiples facettes de la réalité :-)...
J'aime bien ton rapprochement entre le point de vue et l'appartenance à une communauté... Peut être que ça s'applique aussi aux relations interpersonnelles... Partager c'est regarder dans la même direction...
Sujet profond et inspirant ;-)
Bises douces
D.

gicerilla a dit…

Illustration magistrale que tout est question de point de vue. L'angle peut changer absolument l'idée qu'on a d'une situation et il suffit de peu de chose pour la voir autrement !

Cath a dit…

> D. : On ne sait pas toujours voir qu'on parle de la même chose, mais autrement, chacun avec ses nuances et richesses !
Des bises. :)

> Gicerilla : merci ! Il suffit de peu de chose pour voir une situation autrement, et pour passer à côté, ne pas se comprendre. Ou l'inverse ? Soyons optimistes ! :)